Se priver de vacances pour ne pas fâcher son boss

*En 2015, les Américains ont laissé s’envoler 658 millions de jours de vacances. En cause : les managers n’ont pas assez incité les employés à prendre des congés.

Une déconnexion entre les managers et les salariés

Une étude de Project Time Off pointe du doigt le management à l’américaine : 91% des managers disent encourager activement les employés à prendre leurs vacances, mais seulement 39% des employés se sentent soutenus lorsqu’ils délaissent le bureau.

Parmi eux, 68% disent entendre des messages négatifs ou ne rien entendre du tout à propos des vacances, « ce qui renforce la déconnexion entre les managers et les employés de la première ligne », assure Project Time Off.

Le rapport remarque aussi que les managers ne montrent pas l’exemple : « 93% d’entre eux reconnaissent que les vacances sont importantes pour leurs employés, mais 59% ont laissé des jours de congés sur la table l’année dernière. » Parmi les managers, trois raisons principales sont invoquées pour laisser passer ses vacances : « Revenir avec une montagne de travail à rattraper », « personne d’autre ne peut faire mon travail » et « il est plus difficile de prendre des congés lorsque l’on gravit des échelons dans l’entreprise ».

Les vacances favorisent la créativité

Pourtant, se la couler douce en vacances permettrait de revenir au travail plus concentré et créatif selon 84% des managers. L’étude rapporte que l’idée des filtres Instagram, qui ont rendu l’application si populaire, a été trouvée par le fondateur Kevin Systrom à Mexico alors qu’il se baladait sur la plage avec sa fiancée. Howard Schultz, président de Starbucks, a quant à lui trouvé l’inspiration à Vérone, dans les années 1980. Il a remarqué le savoir-faire utilisé dans chaque café. « Dans chaque boutique que je visitais, je commençais à voir les mêmes personnes interagir. Il m’est apparu que ce que ces cafés ont créé un rituel du matin et un sens de la communauté. »

Si tous les américains prenaient la totalité de leurs vacances, cela générerait 223 milliards de dollars pour l’activité économique du pays et 1,6 millions d’emplois. Pour inciter à prendre des vacances, certaines entreprises américaines vont jusqu’à offrir des bonus à leurs salariés. Dans le Colorado, l’entreprise de logiciels Full Contact donne depuis 2012 à chaque employé, chaque année 7 500 $ pour s’évader avec trois commandements à respecter :

  1. « Tu dois partir en vacances, sinon tu ne recevras pas l’argent.
  2. Tu dois déconnecter.
  3. Tu ne peux pas travailler pendant tes congés. »

Devrait-on faire pareille au Québec?

*Article adapté de latribune. fr


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